Prises de conscience

A être ainsi assignée à résidence, moi qui adorait magasiner sur Internet, rêve maintenant de magasiner en plein air dans des vraies boutiques, arpenter les rues, faire des pauses dans les cafés... On rêve fatalement de ce que l'on ne peut pas faire !! Comme ce sera impossible pour le mois et demi à tenir (Allez encore 6 semaines de patience !) et qu'à 8 mois je ne suis pas sûre qu'en état de baleine avancée ce soit toujours mon rêve, je me suis projetée plus avant : les vacances de cet été à La Rochelle (Bon dans mon idéal je voulais aller au Vietnam ou à Bali, mais parfois il faut savoir regarder la réalité droit dans les yeux !), j'adore magasiner à la Rochelle, déjà c'est agréable, il y a plein de jolis boutiques et concentrée en un endroit restreint. Et là je me suis dit que par contre j'aurai aussi un nouvel accessoire au bout des bras : une poussette !! Pas celle d'une amie pour jouer à la maman, non non la mienne. Avec en plus à l'intérieur un petit garçon... et bien voilà je suis en état de choc !

Pour couronner le tout, je viens peut-être d'avoir ma première envie de femme enceinte (car bon manger trop de chocolat chaque jour ça peut arriver à tout le monde je crois...), avoir envie d'un grilled cheese (version MPA, avec des tomates en extra !) à 6h00 du matin là c'est peut-être plus flagrant ?!!
Là se situe la différence sans doute (à mettre ou non sur le compte des hormones) c'est que, quand une envie pareille traverse la tête d'une femme enceinte, elle ne se pose aucune question sur le bien-fondé de cette envie, elle ne viendra nullement à se raisonner, non non il va lui falloir combler cette envie, et vite en plus ! Bon dans ma grande largesse, je laisse JF dormir encore un peu Monoprix n'est pas encore ouvert... Lucky him !

Lassitude...

C'est tout de même bizarre d'être enceinte, d'en être si heureuse et pourtant se sentir prisonnière de son propre corps. Moi qui rêvait d'une grossesse parfaite, qui ambitionnait de grappiller des jours de maternité pré-nataux pour les récupérer en post-natal... et bien ça ne sera possible.

Me voilà clouée à la maison, avec une sortie quotidienne permise, rien de le droit de faire, voilà le plus frustrant. Certes je peux lire, mais aller du canapé au lit et du lit au canapé finalement ça devient vite lassant... Je me sens comme une vieille femme avec des douleurs incomprises, des insomnies, et des journée interminables, laissez moi vous dire que les programmes TV de la journée sont très nuls ! C'est le rêve pourtant d'avoir ce temps pour soi, pour nous 2, Basilic et moi et pourtant ne pouvoir pas faire grand chose. Après une heure assise mon ventre proteste. Je vais finir par devenir autiste à ne parler qu'aux commerçants de mon quartier ! J'aimerais de la visite mais je sais si bien que la vie de tout le monde ressemble à celle qui m'a mise dans cet état. On court tous après le temps, les deadlines à respecter, les moments pour nous qui sont si courts et donc si précieux.

J'en viens à avoir hâte que ce petit gars naisse pour reprendre enfin possession de mon corps, même si alors la fatigue et l'angoisse de ne pas bien faire seront sans doute présents. Mais bon petit bébé pour le moment il est bien trop tôt, tu dois poursuivre encore un peu dans le ventre de ta maman ta folle croissance.

Et Jf qui doit courir partout faire tout ce que je n'ai pas le droit de faire, le ménage, la lessive, la vaisselle, la cuisine. Une vraie fée !! mais qui va finir épuisé mon pauvre chéri.

J'essaye de positiver mais il y a des jours sans, et ces nuits sans sommeil n'aident surement pas... ça n'existe plus les dames de compagnie, ou alors un petit anglais qui voudrait pratiquer son français ?! Bon suffit les idées farfelues, je sais bien que c'est pour une cause en or, que je dois mesurer ma chance d'avoir cette chance pour toutes les femmes qui voudraient être dans mon état et pour qui ça ne marche pas...

3 mois ça peut passer vite non ?!